Historique du MEDD
L’évolution institutionnelle du MEDD sur une longue période en vue d’assurer une meilleure compréhension de la situation actuelle du département.
1.1. L’évolution institutionnelle :
A la base de la gestion des ressources naturelles, on note l’existence des Eaux et forêts, un des premiers services techniques structurés pendant la période coloniale, dès 1932. A la fin des années 1940, on note la création de 6 inspections des Eaux et forêts (Fouta Nord, Basse Guinée, Fouta Sud, Haute Guinée, Kissidougou et Guinée Forestière).
L’évolution institutionnelle du MEDD permet de distinguer trois grandes périodes (voir tableau).
Tableau: Evolution institutionnelle
1960-1990 : Selon plusieurs formules, le Ministère de l’Agriculture gère les Eaux et Forêts
1990-2000 : Ministère des Ressources Naturelles, de l’Energie et de l’Environnement
2000-2018 : Ministère de l’Environnement
2004 | 2008 | 2009 | 2010 | 2011 | Depuis 05 septembre 2021 |
Ministère de l’Environnement, des Eaux et Forêts | Ministère du Développement durable et de l’Environnement | Ministère délégué à l’environnement et aux Eaux et Forêts | Ministère de l’Environnement, des Eaux et Forêts, et du développement durable | Ministère de l’Environnement, des Eaux et Forêts | Ministère de l’Environnement et du Développement Durable |
Une première période de 1960 à 1990. Selon plusieurs formules, les Eaux et Forêts, et plus largement les ressources naturelles, sont gérées au sein du Ministère de l’Agriculture (Agriculture, Eaux et forêts, Agricultures, élevage, aux et forêts, Ministère de l’économie rurale, etc.). On notera toujours l’existence d’une direction nationale des Eaux et Forêts.
Une seconde période de 1990 à 2000. A partir de 1994 est adopté le Plan National d’Action Environnementale PNAE (ou Agenda 21). Pour l’essentiel, les ressources naturelles et l’environnement de façon globale seront toujours sous couvert de différents ministères dont celui de l’Agriculture. Au plan des services liés à la foresterie un début d’émiettement est observé. Il est mis en place la Direction Nationale des Forêts et Chasse (DNFC), un Office du Développement Forestier (ODEF) et l’Office Guinéen du Bois (OGUIB).
Une troisième période des années 2000 à nos jours. En juin 2004, il est noté l’érection d’un ministère de l’Environnement. Celui-ci comprend trois directions en lieu et place de la direction Nationale de l’Environnement. Il s’agit de la Direction Nationale de la protection de la Nature, la Direction Nationale du contrôle de la Qualité de vie et la Direction de Prévention et Lutte contre les Pollutions et Nuisances). En 2008 est érigé un Ministère de l’Environnement et du Développement Durable qui comprend OGUIB, la Direction Nationale de la Biodiversité et des Aires protégées, le Centre National de la Promotion de la Foresterie Communautaire et Privé, le Centre Forestier de Nzérékoré et le Fonds Forestier National. En 2010, il est question d’un Ministère de l’Environnement, des Eaux et Forêts et du Développement durable (MEEFDD). Depuis 2011, le MEEF est stabilisé. Une politique sectorielle de l’environnement est adoptée en 2014 suivie de l’adoption du PNDES dont le pilier 4 est dédié au capital naturel. Ce programme sera traité dans les chapitres suivants.
Ces différentes évolutions se sont accompagnées par différentes réflexions sur le positionnement des ressources naturelles. En mai 2010, le département a organisé les ″États généraux de la protection de l’environnement″, qui a réuni 172 participants. Cette rencontre a pointé du doigt les dysfonctionnements et conflits de compétences entre services déconcentrés au niveau central, régional et préfectoral et la faible gouvernance des services chargés de la gestion des ressources naturelles. La recommandation était la définition d’une structure et d’un cadre organique opérationnels et une meilleure gouvernance environnementale (MEEFDD rapport de synthèse, mai 2010).
Rappelons comme acquis la consécration de l’environnement dans la Constitution de la République de Guinée qui stipule en son article 16 que : « Toute personne a droit à un environnement sain et durable et a le devoir de le défendre. L’Etat veille à la protection de l’environnement ». De même, il semble important de noter que la Politique Nationale de Défense et de Sécurité adoptée en 2013 a mis un accent particulier sur les défis majeurs dans le domaine de l’environnement.
Le parcours du secteur forestier est illustratif de l’évolution institutionnelle du département. Le service forestier a été érigé en 1986 comme DNEF. Cette direction a subi plusieurs mutations. Entre 1986-1988, on note l’existence de trois directions : Direction Nationale des Eaux et Forêts, Direction Nationale de la Mécanisation des Travaux forestiers et Direction Nationale de l’Exploitation Forestière. Cette période marque le début des conflits dans le secteur forestier.
En 1998, une nouvelle réforme met en place 3 nouvelles directions : Direction nationale des Eaux et Forêts devient Direction Nationale des Forêts et Chasse (DNFC), la Direction Nationale de la mécanisation des travaux forestiers devient un Office du Développement Forestier (ODEF) et La Direction Nationale de l’Exploitation Forestière devient Office Guinéen du Bois (OGUIB).
A la fin des années 1990, le service redevient Direction Nationale des Eaux et Forêts. En 2008, le service devient la Direction Nationale des Forêts et Faunes, le volet « Eaux » disparaît. Dans le même temps, le secteur forestier est cogéré par d’autres structures, à savoir : l’Office Guinéen du Bois, la Direction Nationale de la Biodiversité et des Aires protégées, le Centre national de la Promotion de la Foresterie Communautaire et privée, le Centre Forestier de Nzérékoré et le Fonds Forestier National.
Le profil historique de l’évolution institutionnelle du secteur environnement montre deux faits constants. Un premier fait constant, qui n’est pas propre à la Guinée, est la difficulté de traduire la pensée environnementale issue des grands foras (Rio, Johannesburg, OMD, ODD, Paris, etc.) dans les attelages gouvernementaux des pays. Un second constat est la sédimentation de mauvaises pratiques qui expliquent en grande partie les dysfonctionnements qui caractérisent la situation actuelle du MEEF. Tous les acteurs rencontrés pointent du doigt cette situation et sont dans l’attente d’une réorganisation du département dans une optique de performance et de mise en avant de la gouvernance environnementale.
Mission et attribution des différentes Directions
Présentation Stratégique